P

…comme Pipe, celle de « Ceci n’est pas une pipe », la célèbre phrase de René Magritte dans son tableau La trahison des images (1929) représentant l’objet réfuté.

Parce cette œuvre n’est pas une pipe mais la représentation de cette dernière…Utilisant un mode humoristique l’artiste propose une réflexion allant au-delà du simple champ de la représentation et questionne la définition même de l’objet artistique.

…comme Pénétrables, des structures composées de fils en plastique ou en fer dans lesquelles le spectateur s’introduit. Créés à la fin des années soixante par Jesús Rafael Soto ces Pénétrables impliquent la présence du spectateur pour finaliser l’œuvre. Déambulant dans ces espaces conçus comme une forêt de fils, le public ressent physiquement la présence de l’œuvre, déambule à l’intérieur de celle-ci et l’animent dans le même temps.

Q

…comme Questions. Celles que se posent les artistes. Celles posées par les autres artistes mais aussi les critiques, les historiens, le public. Parce qu’une œuvre avant d’être exposée est toujours éprouvée.

Les questions amènent des réponses mais aussi du doute. Les œuvres sont issues de ces éléments de réflexion mais aussi de références. Philosophie, littérature, cinéma, science-fiction, dictionnaire…

La joute verbale, l’argumentaire sont des éléments importants de leur travail. Chaque œuvre doit être renseignée, défendue au niveau de sa forme et de son sens. L’art contemporain s’inscrit dans une histoire de plus en plus vaste, complexe, rhizomique. Le travail des artistes est issu de ces histoires, ne pouvant exclure ni l’histoire de l’art qui les précède ni l’histoire de ses pairs.

R

… comme Rencontre. La nécessité de l’interaction est une pratique qui s’est développée au début des années quatre-vingt-dix et dont la théorie, l’esthétique relationnelle, a été définie par Nicolas Bourriaud[1].

Quelques exemples des activités citées par Nicolas Bourriaud : « Rirkrit Tiravanija organise un dîner chez un collectionneur, et lui laisse le matériel nécessaire à la préparation d’une soupe thaï. Philippe Parreno invite des gens à pratiquer leurs hobbies favoris le jour du premier mai, sur une chaîne de montage d’usine. Vanessa Beecroft habille pareillement, et coiffe d’une perruque rousse, une vingtaine de femmes que le visiteur ne perçoit que de l’embrasure de la porte. Maurizio Cattelan nourrit des rats avec du fromage « Bel paese » et les vend comme multiples, ou expose des coffres-forts récemment cambriolés. (…) »[2].

Partant d’un ensemble d’œuvres régies par l’interactivité, il s’interroge sur ce qui caractérise l’art de cette période.

Catégorie: art contemporain
Mots clés : Esthétique relationnelle,Jesús Rafael Soto,Maurizio Cattelan,Nicolas Bourriaud,Philippe Parreno,René Magritte,Rirkrit Tiravanija,Vanessa Beecroft