Nous reprenons notre déambulation sur le chantier du Garage. Nous levons la tête, nous apercevons des néons allumés…
C’est en 1951 à l’occasion de la triennale de Milan, que Lucio Fontana, présente une suspension monumentale lumineuse. C’est la toute œuvre entièrement en néon réalisée en Europe.
En 1964, l’artiste américain Dan Flavin expose des tubes de lumière fluorescente, assemblages qui deviendront sa marque de fabrique. C’est l’artiste qui peint avec la lumière, dont les sculptures se dissolvent. Avec ces œuvres immatérielles l’espace est transformé, il devient un lieu d’expériences perceptives.
Le travail de Dan Flavin se rattache à l’art minimal, dénommé ainsi par Richard Wallheim en référence au « Less is more », « le moins est le plus » de Mies Van der Rohe[1]. Ce courant est marqué essentiellement par le rapport que l’œuvre entretient avec le spectateur dans le sens où celle-ci prend possession de son espace. Disparition du socle, de l’anthropomorphisme, de toute distinction entre les sphères de l’art et de la vie. La sculpture minimale privilégie les volumes géométriques simplifiés, ne laisse percevoir aucune intervention manuelle. Ses matériaux sont élaborés industriellement pour présenter des formes neutres.
Ces éléments en tête, nous posons notre regard sur des briques entreposées au Garage…
Et nous pensons… à Carl André. Artiste de l’art minimal dont le travail révolutionne l’histoire de l’art en éliminant la verticalité des sculptures. C’est en 1966, au Jewish Museum de New York, qu’il présente pour la première fois une pièce horizontale : une ligne de cent briques. S’inspirant de Constantin Brancusi il déclare « Tout ce que je fais, c’est de mettre la Colonne sans fin de Brancusi par terre plutôt que de la dresser dans le ciel. (…) ».
A terre, la sculpture est désacralisée et offre au spectateur l’opportunité d’expérimenter son espace. « Pour moi, une sculpture est semblable à une route… Mes œuvres obligent le spectateur à marcher le long d’elles, ou autour d’elles ou au-dessus d’elles ».
Catégorie: art contemporain
